Les patrimoines de Landerneau

La Ville de Landerneau recèle de bijoux de patrimoine : le pont de Rohan, le cœur de Ville, la Grande Briqueterie, ses paysages d’estuaire.

Les patrimoines de Landerneau

 

Le pont de Rohan

Centre de gravité de la ville, le pont marque, pendant des siècles, l’unique point de passage entre le nord et le sud du territoire. Un dicton illustre bien son rôle de carrefour « Quand je suis sur le pont de Landerneau, j’ai un pied en Léon et un autre en Cornouaille ».

 

L’édifice mesure 70 m de long et repose sur 6 arches. Le pont est l’unique pont habité en France et un des derniers en Europe.  L’existence d’un pont primitif en bois est attestée en 1336. La pierre remplace le bois lorsque Jehan II, vicomte de Rohan fait construire le pont actuel en 1510. A cette époque, il comporte en sa partie centrale un moulin ainsi que deux boutiques. Ce qui en fait un pont habité depuis le XVIème siècle.

 

Ce n’est qu’en 1957 qu’un second pont permet de franchir plus aisément l’Elorn et de soulager l’ouvrage fragilisé.

© DR

En savoir plus

 

 

 

La Grande Briqueterie de Landerneau

Landerneau est au XIXe siècle la principale cité industrielle du Finistère. Des manufactures, des usines surgissent partout dans la ville et métamorphosent à jamais la trame urbaine.

En périphérie de la ville, sur le site de Traon-Elorn et à cheval sur le fleuve qui sert de source d’énergie, se développe, à partir de 1845, une usine textile qui devient la plus puissante de Bretagne avec 1 500 ouvriers présents sur le site et 3 000 autres répartis dans les campagnes. La Société Linière du Finistère était spécialisée dans la fabrication de toiles de lin et de chanvre, principalement pour confectionner les voiles des navires de guerre de la Marine et habiller les troupes. L’entreprise ferme ses portes en 1891.

Les lieux sont réaménagés en briqueterie quatre ans plus tard sous le nom de Grande Briqueterie de Landerneau, une activité toute différente qui propulse la ville dans le mouvement de l’architecture Art Déco. La briqueterie fabrique pendant 70 ans briques, tuiles, carreaux de grès et de ciment, éléments décoratifs et sanitaires en ciment et en grès.

De cet ensemble industriel surprenant nous est parvenu le bâtiment de la blanchisserie de la Société linière transformé… pour abriter les fours de cuisson des briques ! Un four tunnel et un four circulaire pour la cuisson de la céramique y ont été installés. La production de céramiques s’arrête en 1968, les bâtiments sont peu à peu démantelés, livrés à la végétation.

Propriétaire d’une partie du site depuis 1997, la Ville y a engagé des travaux de préservation et de valorisation afin de donner une nouvelle vie à ce patrimoine remarquable. Un parcours d’interprétation donne aux visiteurs les clés de compréhension de cette double histoire industrielle qu’il faut absolument découvrir !

© DR

 

 

L’église Saint-Thomas

 

Un précédent édifice était attesté dès 1218. L’église actuelle est dédiée à Saint Thomas de Cantorbéry et date du XVIe siècle. Elle comprend une nef de 5 travées avec bas-côtés, une grande chapelle et une sacristie au sud de la dernière travée occupée par un chœur à chevet plat.

Le clocher porte à sa base la date de 1607 mais fut achevé en 1630. Les niches de la façade abritent les statues de la vierge au calvaire, St Eloi et St François d’Assise. L’extérieur du porche est en kersanton avec une belle clé à l’arcade. Le clocher fut reconstruit en 1847-1849. Les murs de la nef présentent des orifices de vases noyés dans le mur pour améliorer l’acoustique de l’édifice (système ancien de résonateur).

Elle abrite un étonnant autel rococo et surtout l’un des très rares exemples de vierge parturiente (XVe siècle).

L’église St Thomas est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis le 11 juin 1932.

© M. Rivrin

 

 

 

 

L’ossuaire Saint-Cadou

Parmi les monuments singuliers de Landerneau, l’ossuaire Saint Cadou ne laisse pas indifférent.

Situé place Saint Thomas en face de l’église, ce bâtiment est dédié à Saint Cadou, moine gallois du VIe siècle, venu en Bretagne et martyrisé à son retour dans son pays natal.

Sa fonction originelle était d’accueillir les ossements des personnes disparues dont la concession funéraire avait expiré. C’était donc un lieu symbolique important, de souvenir et de respect, ce qui explique qu’il soit de si belle facture. Daté de 1635, de style Renaissance, sa façade harmonieuse en pierre ocre de Logonna offre en effet un bel exemple de répertoire décoratif.

De part et d’autre de l’entrée, deux baies en plein cintre permettaient, de l’extérieur, de jeter de l’eau bénite sur les ossements des défunts.

Le bâtiment a fait office de cordonnerie pendant la Révolution puis a été transformé en maison d’habitation au XIXe siècle et jusqu’aux années 1950.

L’ossuaire abrite désormais une exposition permanente sur l’histoire du lieu ainsi que des sculpteurs sur pierre landernéens.

© DR

 

 

L’église Saint-Houardon

L’église primitive, devenue trop petite pour les paroissiens du XIXe siècle, était enchâssée dans des habitations. Impossible de l’agrandir. Il a été décidé de la déporter sur un terrain plus vaste. L’église St Houardon a ainsi été rebâtie entre 1858 et 1861 par l’architecte Bigot. Quelques éléments de la première église ont été conservés : clocher, porche, porte, gargouilles, enfeu. La tour et le portail sont classés monuments historiques depuis le 4 août 1916.

On note à la base du porche l’emploi partiel du microgranite de Logonna dont la teinte claire sert à rehausser la coloration sombre du kersanton. Ce kersanton noir à grain fin, matériau de qualité exceptionnelle, était aux XVIe et XVIIe siècles réservé aux usages les plus nobles et au total employé avec parcimonie, en particulier pour la sculpture. L’emploi du kersanton s’est amplifié dans la deuxième moitié du XIXe siècle pour décroître au XXe siècle en se réfugiant dans l’art funéraire.

À l’intérieur, les statues anciennes côtoient une superbe tribune d’orgue, d’étonnants vitraux du XIXe siècle et surtout des toiles du peintre Yann D’Argent, imposante procession de saintes et saints, pénitentes et pénitents, femmes et hommes d’église pour laquelle le peintre aurait pris ses modèles parmi les Landernéens …

© A. Lamoureux

 

 

La Maison de la Sénéchaussée

Sur la place, se dresse une maison appelée Maison de la Duchesse Anne en référence au passage de la Reine Anne de France, à Landerneau, en 1505. Ce bâtiment a été construit bien plus tard, en 1664, mais a remplacé une construction plus ancienne. On l’appelle aussi Maison de la Sénéchaussée, non qu’elle abritait le bureau du sénéchal, mais que face à elle, à l’étage des halles, siégeait le dit magistrat.

L’originalité de cette demeure tient en la composition différente des deux façades : l’une à pans de bois et l’autre en pierre de Logonna présentent des décors à la fois de style Renaissance et médiéval. Sur la tourelle d’escalier, niche une statue du Christ en kersanton qui serait un élément décoratif réemployé.

© DR

Partager cette page sur :