Histoire de Landerneau

Cette rubrique a pour objectif de mettre à disposition de tout public une base documentaire sur l'histoire locale.

Des origines à la Révolution

Des origines à la Révolution  

1206 Première mention du nom de la Ville

Ci-dessus : Extrait de la copie de l’acte de donation, B.N.F., Cote Ms fr 223337, f°116v.

Copie de l’acte de donation faite par Hervé de Léon à l’abbaye Saint-Mathieu, conservé à la Bibliothèque nationale de France. On peut y lire le nom de « Landergneau »

 

1280 Date du document le plus ancien conservé par la Ville

Ce parchemin de 1280 représente la première trace écrite originale conservée mentionnant le nom de la ville. Il s’agit d’une lettre patente, un retrait féodal, qui relate une procédure complexe d’une saisie de biens appartenant à Guillaume du Rusquec, écuyer à la Roche-Maurice.

Il provient des archives privées de la famille de Rohan. Acheté par la Ville de Landerneau, il était le point central de l’exposition «Landerneau dans l’histoire, 1206-2006».

Parchemin de 1280, Collection muséographique, Ville de Landerneau

 

1336  Fondation de l’Hôpital Saint-Julien

L’hôpital est construit sur la rive gauche, tout près du Pont de Rohan, lieu de passage stratégique sous la protection de Saint-Julien le passeur. L’acte de fondation nous est parvenu grâce à Dom Morice, dans le premier volume de ses Preuves (1742-1746). La statue du pauvre petit bonhomme Landerneau, présent sur la façade de l’hôpital, représente en fait Saint-Julien et l’entrée dans la paroisse du même nom.

 

1510  reconstruction du Pont de Rohan

L’existence d’un pont est mentionnée dès 1336. Il est reconstruit en 1510 dans sa quasi-totalité par Jehan II vicomte de Rohan, comment en témoigne la pierre de fondation, aujourd’hui placée à l’entrée du Pont. Reposant sur six arches, le pont commence à se garnir de constructions au XVIe siècle. Il se dote notamment d’un moulin, qui sert également de pêcherie et de prison. En 1825, un incendie détruit le moulin, remplacé en 1904 par une grande maison de rapport qui domine le pont et construit par l’architecte Le Meur. Aujourd’hui, ce pont est l’un des derniers ponts habités d’Europe.

 

1527  Premier registre paroissial

La paroisse de Saint-Thomas tient, dès 1527, un registre de baptême. Document ô combien précieux, les registres paroissiaux sont tenus jusqu’à la révolution par le curé de chaque paroisse pour y consigner en plus des baptêmes, les mariages et les sépultures. Landerneau comptait alors 3 paroisses  Saint-Thomas, Saint-Houardon et Saint-Julien (église détruite en 1825). A la Révolution la paroisse de Beuzit est supprimée et partagée entre les communes de saint Thonan et Landerneau. Il ne reste à ce jour plus que la façade de l’église.

 

1607 Début de la construction de la tour de l’église Saint-Thomas

L’église Saint-Thomas est la plus anciennes des deux églises que compte Landerneau. Son existence est mentionnée dès 1218. Les vicomte de Léon choisissent Thomas Beckett (archevêque de Cantorbury au 12e siècle) comme saint patron de l’église. La tour dont la construction commence en 1607 ne s’achèvera que 23ans plus tard. Des bâtiments furent ajoutés autour et dans l’église l’ossuaire en 1665 ; la sacristie en 1669 ; la tour est démontée et remontée en 1849. De nombreux travaux de restauration intérieurs et extérieurs ont été menées dès les années 1970 jusqu’à aujourd’hui pour protéger et mettre en valeur ce patrimoine.

 

1633 Première trace de délibération de la Communauté de Ville

Ancêtre du Conseil municipal, il est difficile d’indiquer la date de la création de cette Communauté. L’une des premières délibérations conservées date du 16 décembre 1633. Elle concerne l’installation des Capucins dans la ville. Avant la création de la charge de maire en 1692, la ville était pourvue d’un procureur-syndic « nommé suivant la coutume du lieu ».

 

1750 Construction du premier hôtel de ville

Jusqu’au XVIIIe siècle, les membres de la Communauté de ville se réunissaient dans différents lieux de la ville (église Saint-Julien, halles, ..). Ce n’est qu’à la fin des années 1740 que les membres de la municipalité décident d’avoir un lieu dédié. Du fait d’un incendie, un espace accueillant deux maisons se libère sur la place aux Pots. Après de difficiles négociations, la ville achète le terrain pour y construire l’hôtel de ville. Le devis des travaux s’élevait à 9.000 livres, mais la construction coûtera presque 2 fois plus (16.000 livres). L’hôtel de ville porte sur ses façades les armoiries de la ville et les armoiries royales.

 

1793-1794  Landerneau, chef-lieu du département

La création des départements en 1790 est l’occasion d’une querelle entre Landerneau et Quimper, qui se disputent le choix du chef-lieu. C’est cette dernière qui est choisie mais le 30 juillet 1793, l’administration du Finistère à Quimper est supprimée, la ville payant son implication en faveur des Girondins. Une commission administrative s’installe alors à Landerneau, au couvent des Ursulines, jusqu’à la chute de Robespierre.

1822 Ouverture de l’école des garçons, rue Saint-Thomas

Dès 1818, le conseil municipal encourage la création d’une école mutuelle. C’est le début de l’organisation scolaire. En 1822, le comité communal d’instruction primaire propose la nomination de François Pierre comme « instituteur primaire de deuxième genre ». Celui-ci ouvre l’école publique de garçons, rue Saint-Thomas (future école Jules Ferry). Quelques années plus tard, en 1826, le maire Ameline de Cadeville fait venir 3 religieuses du Saint-Esprit, qu’il installe rue de Plougastel pour y tenir l’école des filles (future école Jean Macé).

1818 Achèvement du premier plan d’urbanisme de la Ville

Au XVIIIe siècle, de nombreuses agglomérations se dotent de plan d’ensemble. Dès 1763, la Communauté de ville confie la mission à l’ingénieur des Ponts et Chaussées Le Roy d’établir le plan de la ville et « y marquer les changements à faire et les alignements à suivre en vue de nouvelles constructions ». Sont ainsi percé l’actuelle rue de la Libération en 1780 ou la rue aux Fruits. Ces travaux très couteux sont pratiquement tous à la charge de la ville et ne sont pas entièrement exécutés avant la Révolution. Le plan est entériné par une ordonnance du 20 avril 1820.

Plan d’urbanisme de l’ingénieur Le Roy, 1818, Service du patrimoine historique

 

1828 Début des travaux de creusement du chenal

L’idée d’un chenal est très ancienne. Un plan anonyme de 1724 en donne les premières esquisses. Ce n’est qu’en 1828 que débute les travaux. Il s’agit de dégager le chenal des vases qui l’encombrent, sur 3 kilomètres environ, de redresser le lit de la rivière et de faire un quai de halage pour faciliter la remontée des bateaux. Les travaux seront longs, les crédits insuffisants, les méthodes employées seront revues plusieurs fois. Les travaux s’achèvent en 1849.

 

1845 Constitution de la Société Linière du Finistère.

Elle est fondée par Messieurs Goury, Radiguet, Heuzé et Poisson. Société pour la filature du lin, du chanvre et du jute, le tissage et le blanchiment des toiles, elle emploie jusqu’à 5000 ouvriers (en comptant la sous-traitance), dont de nombreux anglais, écossais et irlandais. La proximité du port de Brest lui permet d’obtenir d’importants marchés. Elle reste l’une des entreprise les plus importantes de l’histoire de Landerneau, durant la dernière moitié du XIXe siècle. La dissolution de la société est décidé lors d’une assemblée générale en 1891 (effective en 1893).

 

1858 Passage de l’empereur Napoléon III et de l’impératrice Eugénie

Napoléon III est le premier souverain français à effectuer un voyage officiel en Bretagne. Le 12 août 1858, Napoléon III et l’impératrice Eugénie sont accueillis à Landerneau lors d’un voyage entrepris dans « l’Ouest de la France » entre le 3 et le 21 août. Défini dès l’époque médiévale comme un moyen d’achever l’unité du royaume, le voyage de souveraineté contribue à la légitimation du pouvoir. Ils sont reçus par le maire de Landerneau, Frédéric Duval. Une fois les manifestations terminées, le cortège se dirige vers l’église Saint-Houardon. L’Empereur appuie la demande de la Ville de pouvoir construire une autre église, en leur remettant une somme de 40 000 francs comme première souscription.

1858-1861 Début de la construction de la nouvelle église Saint-Houardon

La première église Saint-Houardon, dont la construction daterait du XIVe siècle, se situait près des quais (aujourd’hui aux environs de la rue Alain Daniel). En 1845 l’état du bâtiment est jugé déplorable, et trop petit pour accueillir le nombre croissant de fidèles. De ce fait, la décision est prise de construire une église plus grande. La démolition partielle de l’ancienne église est décidée en juillet 1857. Dès 1858, et grâce à la souscription de Napoléon III, la nouvelle église est édifiée dans une partie de l’ancien Domaine des Ursulines. Des éléments de l’ancienne église, inscrits monuments historiques, sont intégrés dans le nouvel édifice clocher (1589), porche Renaissance (1604), portes gothiques sud et nord.

 

L’église Saint-Houardon, côté méridional, Carte postale, ed. n.d. Phot, 3Fi, Service du patrimoine historique

1863 Fondation de l’école Saint-Joseph

Les frères de Ploërmel créent un établissement d’enseignement libre rue neuve, destiné aux garçons. Ils achètent par la suite l’ancien presbytère de Saint-Julien et l’agrandisse. Mais en 1903, la loi mettant fin aux congrégations religieuses est voté, l’école est mise en vente. Racheté par un ami des frères la même année, l’école continue de prospérer, et ouvre de nombreuses sections. Elle reçoit une reconnaissance légale en 1950 en tant qu’ « Ecole technique privée de Saint-Joseph ». Alors que l’école primaire quitte la rue Belhommet pour les locaux de la Providence, l’école s’installe dans les années 1970 à Lavallot. En 2011, l’ancien collège, rue Belhommet est détruit pour laisser place à une résidence pour personnes âgées ; les deux derniers frères quittent la ville en 2012.

1865 Arrivée du chemin de fer

Depuis la création de la poste aux chevaux, c’est la diligence, qui à partir de 1776 relie Landerneau à Paris. En 1846, le projet de chemin de fer de l’Ouest est proposé. La ville de Landerneau demande que le tracé soit modifié afin que celui-ci passe par Landerneau.

En 1865, la ligne de chemin de fer avec Paris est ouverte. Une vingtaine d’années plus tard, c’est vers Quimper qu’une nouvelle ligne s’ouvre ; on en profite pour agrandir la gare.

Extrait du plan général de la gare de Landerneau, 1867, 2O3, Service du patrimoine historique

 

1887 Création de la Landernéenne

Ses statuts datent de 1887, le plus souvent connu sous le nom de « Landernéenne », elle a pour titre  « Société mixte de tir, de gymnastique, d’instruction militaire ». Cette association s’installe sur l’emplacement actuel du Stade Pierre Kerbrat. La création de cette société correspond aux nouvelles aspirations de cette société en cette fin de siècle, et surtout pour vocation de préparer physiquement et militairement les jeunes de l’époque. Une autre structure similaire verra le jour quelques années plus tard « Les Gars d’Arvor », issus du Patronage. Ces deux institutions rivales fusionnent en 1997 pour donner naissance au Landerneau Football Club.

En-tête de courrier de la Landernéenne, 1950, Sous-série 3R, Dossier « La Landernéenne », Service du patrimoine historique

1896 Installation de la Grande Briqueterie, à Traon Elorn

La briqueterie-tuilerie de Landerneau, qui a employé jusqu’à 200 personnes, est liée étroitement à l’histoire de la construction finistérienne de ce début de siècle. Les produits fabriqués, à partir d’argile, sont des briques et des tuiles. Elle produit au plus fort de son activité de 800 à 1000 tonnes de briques par mois. Face à la concurrence, elle ferme ses portes en 1968.

 

1911 Création de l’Office Central des oeuvres mutuelles agricoles du Finistère

Créé par quelques aristocrates fonciers qui souhaitent mieux structurer les évolutions économiques de l’agriculture. Cette structure devient une puissante organisation économique et politique, dont sont issus de grands groupes comme Triskalia, Groupama Loire Bretagne et le Crédit Mutuel Arkéa. La Ville de Landerneau a fêté son centenaire en 2011, et notamment par le biais d’une exposition de plein air

Logo de l’Office central, 1937

 

1921 Création du Syndicat des éleveurs du cheval breton

La vocation de ce syndicat est de défendre le cheval breton et de gérer le Stud-Book (livre de la race chevaline bretonne qui répertorie les noms et la généalogie des chevaux). Comme de nombreuses villes et communes, le cheval fait partie de l’histoire de la Ville ; que ce soit, par les concours d’achats d’étalons organisés annuellement par les haras nationaux jusqu’à la fin des années 1980 ; ou les nombreuses foires et fêtes hippiques.

Logo du Syndicat des éleveurs du cheval breton

 

1941 Construction du « petit pont en bois »

Construit par l’occupant allemand, il reliait les 2 rives de l’Elorn, en amont du pont de Rohan. La rapidité de sa construction marquera les esprits de nombreux Landernéens. Il est remplacé en 1957 par l’actuel pont de Caernarforn.

 

22 juillet 1945  Visite du Général de Gaulle

Au mois de juillet 1945, le Général de Gaulle entame un tour de la Bretagne. Il fait étape à Landerneau (libéré en août 1944) où il est reçu par le maire Jean-Louis Rolland et acclamé par la population.

La visite du Général de Gaulle à Landernau, 1945, Coll. particulière

 

1946 Ouverture du Lycée de l’Elorn

Avant d’être lycée, le bâtiment qui était au départ un couvent (des ursulines) a connu de nombreuses affectations hôpital, prison, siège provisoire du département en 1793-1974, caserne. En 1946, il devient une annexe du lycée de Brest, avant de devenir autonome en 1953. En plus d’un enseignement général, le lycée dispense également un enseignement technique (il se spécialise dans les métiers du bois notamment)

 

1949 Débuts de l’entreprise Leclerc

En 1949, Edouard Leclerc ouvre son premier magasin à Landerneau, au 13, rue des Capucins. De cette entreprise naît un géant de la grande distribution. Attachée à la ville de Landerneau, la famille Leclerc inaugure en juin 2012 le Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture, dédié à l’art contemporain.

1959 Un nouvel hôtel de ville

Les services municipaux quittent la place du Commandant L’Herminier et la mairie construite au XVIIIe siècle pour s’installer dans l’ancienne demeure des De Kerprigent. Cette grande propriété, appartenant aux Consorts Page, est acheté en 1952 par la Ville pour en faire son nouvel hôtel de ville. La ville y effectue de nombreux travaux avant de s’y installer définitivement en 1959.

L’hôtel de ville dans les années 1960, Fond René Leclerc, Service du patrimoine historique

 

1979 Construction du collège de Mescoat

La première partie du collège est terminée en 1979. Mais, une partie du collège se trouve toujours près de la gare, à l’emplacement de l’actuel Maison pour Tous. Ce n’est qu’en 1992 que l’ensemble du collège est rassemblé sur le site de Mescoat.

 

1982 Ouverture du nouvel hôpital de Lavallot

La construction de l’hôpital débute en 1979. Il s’agit de répondre à un besoin de la population et de remplacer l’hôpital qui se situait rue du Dr Pouliquen construit au XVIIe siècle (aujourd’hui Centre Théo Le Borgne). Il prend le nom de Centre Hospitalier Ferdinand Grall, du nom de l’ancien maire de Landerneau. Le site s’agrandit de nouveaux bâtiments dans les années 1990 blanchisserie, maison de retraite et psychiatrie.

 

1984 Ouverture du Centre culturel de Kéranden

Le manoir de Kéranden a été construit par les époux Boucher en 1904 (sa partie ancienne date du XVIe siècle). La Ville en fait l’acquisition en 1978 et le réhabilite pour en faire un centre culturel qui accueille le service d’archives de la Ville et le service municipal des affaires culturelles. C’est aussi un lieu permanent d’expositions, notamment de nombreux expositions du frac (Fonds régional d’art contemporain). Aujourd’hui, c’est un lieu dédié à la formation (Stumdi).

 

2002 Ouverture de la Médiathèque

Le projet germe en 1996 et c’est à l’automne 2000 que commence les travaux sur le site près du Family. Elle devient la nouvelle offre de lecture publique sur la ville, succédant aux bibliothèques de la Caisse des Ecoles, de la Bibliothèque pour Tous et de la Bédéthèque.

 

 

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