Galerie de Rohan

Juste une illusion

Après le succès de l’exposition inaugurale du Fonds Régional d’Art Contemporain Bretagne, « La ligne et le volume », la galerie de Rohan, s’installe comme nouveau lieu culturel à Landerneau.

En moins de 4 mois, ce sont plus de 11 500 visiteurs qui ont poussé cet été la porte de la galerie pour voir l’ensemble des œuvres présentées, celles-ci faisant la part belle à la diversité artistique contemporaine.
Créée  à l’initiative de la Ville, qui a souhaité placer ce mandat sous le prisme de l’art contemporain, la galerie de Rohan a pour objectif de faire découvrir des artistes contemporains connus ou en devenir ainsi que de nouvelles expressions artistiques.

L’année sera rythmée par deux expositions annuelles, une en été et une autre en hiver.

C’est donc en décembre, que la nouvelle exposition verra le jour, avec un seul artiste à l’honneur : Marc Didou.Le commissariat d’exposition sera de nouveau confié à Catherine Elkar, directrice du Frac Bretagne.

Diplômé de l’école des beaux-arts de Brest en 1987, Marc Didou est un artiste qui s’exprime entre la sculpture, le dessin, la photographie. Il agrège à une pratique de matériaux dits classiques, fer, bronze, bois, des technologies plus inusitées telle que l’imagerie médicale à résonance magnétique. Prenant source dans le réel, attachées à une représentation de la figure humaine, ses recherches s’élaborent et se donnent à voir à travers de constants allers retours entre la 2e et la 3e dimensions, un mouvement qui implique activement le spectateur. Tant par ses processus que ses artefacts, l’œuvre de Marc Didou construit une méditation sur l’existence et la place de l’homme dans le monde.

 

Le point de vue de l’artiste

Portrait de Marc Didou, (© Didier Goupy)

 

  • Décomposition d’images, illusion d’optique, etc. : l’appréhension du monde sensible, et notamment la perception visuelle, semble être au cœur de votre démarche artistique. Une invitation à capter le monde qui nous entoure d’une autre manière ?

Mes miroirs, mes anamorphoses, mes illusions optiques sont des prétextes pour aborder certaines questions existentielles et fondamentales qui occupent l’esprit humain. « Qu’est – ce  que le réel ? »,  « Quelle est la part de la construction dans notre description du monde ? » Je n’utilise pas ces moyens comme des stratagèmes  qui tiendraient de l’effet ou du jeu. Par contre, cela me permet d’ouvrir le champ à la « double image ». C’est un puissant vecteur pour travailler sur de nouvelles perspectives de la vision de l’homme, à travers le prisme de l’art, de la philosophie et des sciences humaines.  

Deux objets sur une table, 2003 ©Didier Olivré

 

  • Vous utilisez, pour certaines de vos œuvres, la technique de l’imagerie à résonance magnétique. Comment l’exploitez-vous ? Et qu’apporte-t-elle à votre travail, à vos créations ?

Comme jeune artiste, mon intérêt pour l’abstraction me portait à refuser la représentation figurative de l’homme. Je préférais son évocation indirecte à travers les objets de son quotidien (clefs, lits, fenêtres…). J’avais une conception de la création qui était encore fortement liée au pathos de l’artiste et à son expression. Après quelques années de travail j’ai ressenti la nécessité d’une autre approche, pour aborder différemment la figure humaine. C’est comme ça que j’ai commencé à utiliser l’imagerie médicale ; un geste de déconstruction de la forme qui intervient sur le corps, avant d’en réaliser sa totale restructuration. Pour moi cela reste un vocabulaire abstrait, mais l’idée que celui – ci possède une ordonnance objective  extra – artistique me plaît.

 

Forme extraite (archéologie), 2004 © Didier Olivré

  • Le recours à cette technique répond-il à un intérêt particulier que vous portez aux sciences ? Ou, à contrario, voyez-vous plutôt la science comme un simple outil/une opportunité/un moyen de développer vos recherches artistiques ?

Je n’utilise plus cette technique scientifique depuis quelques années ; mais je suis toujours fasciné par la science d’aujourd’hui qui ne manque pas de thèmes au pouvoir d’évocation considérable. L’art n’a nul besoin de la science mais l’artiste, pour exister, doit chercher partout dans le monde qui l’entoure un répondant contemporain à ses initiatives créatrices.

 

 

 

Enigme de l’air liquide, 2012 (détail) ©Marc Didou

L’exposition à la Galerie de Rohan ne présentera qu’une petite partie de mes travaux. Nous avons du faire un choix et celui-ci s’est porté sur le thème des illusions, des miroirs et des résonances. Bien que l’exposition soit majoritairement constituée de sculptures, je ne les considère pas vraiment comme telles mais plutôt comme des objets ou des espaces de réflexion, au double sens du terme.

Les documents à télécharger

Cahier de jeux Juste une Illusion Marc Didou

Dossier pédagogique Juste une Illusion Marc Didou

Journal d’exposition Juste une Illusion Marc Didou

DP Juste une Illusion de Marc Didou

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